Que de regrets !
En oubliant qu’une rencontre dure soixante minutes, la JS Cherbourg Manche Handball a laissé échapper une victoire qu’elle avait savamment construite tout au long du match qui l’opposait au Nancy Handball qui s’est au bout du compte imposé dans l’entre locale de Jean Jaurès sur la marque de 26-28.
En présentant la rencontre de football qui opposait le SM Caen au Paris FC, Patrice Garande avait clairement prévenu les joueurs du Stade Malherbe en déclarant « Ce n’est pas parce qu’ils viennent d’enchaîner une belle série qu’il faut pour cela mésestimer l’adversaire en se trouvant trop beaux, c’est dans ce genre de match que l’on peut connaître des revers ». Etrange non, d’autant que de son côté Eduard Fernandez Roura, l’entraîneur et coach des cherbourgeois tient toujours le même genre de discours en annonçant n’être jamais serein avant un match. Et, force est de constater que ce qui s’est passé lors de la 20ème journée du championnat de Proligue que les cherbourgeois disputaient dans un Jean Jaurès archi complet (1 951 spectateurs) face à Nancy y ressemble fortement. Au point que les Mauves qui avaient quasi lavé l’affront du match aller, soutenus qu’ils étaient par un public en transe, ont tout perdu dans un money time qui s’est transformé en cauchemar pour eux.
Qu’a-t-il alors bien pu se passer ? Panne d’essence dans les corps ou peur de gagner ou relâchement coupable ? Difficile à dire mais le résultat est là et bien là et le constat du coach local va d’ailleurs en ce sens lorsqu’à l’issue de la rencontre il a déclaré « On a mené tout le match et à la fin on n’a pas su en profiter… On pensait que c’était acquis… C’est décevant de perdre de cette manière… ». C’est effectivement rageant car, face à une équipe lorraine plutôt virile et accrocheuse (5 sorties temporaires de 2 minutes contre une seule pour Cherbourg), les cherbourgeois ont longtemps su gérer la rencontre pour, petit à petit, trouver les moyens de faire plier l’adversaire. Grâce notamment à leur capitaine et gardien Nicolas Gautier auteur de 17 arrêts, après avoir fait le dos rond durant les premières minutes de la rencontre, ils ont petit à petit réussi à prendre la mesure de leur adversaire pour même arriver à le faire déjouer au point de mener de 6 buts (24-18) à la 49ème minute de jeu. Que s’est-il passé ensuite, répétons-le, vu de l’extérieur, c’est plutôt difficile à expliquer mais le constat est là est bien là. En un instant la fringante formation locale est devenue l’ombre d’elle-même. La défense a moins bien défendu, l’attaque qui voulait gérer n’a pas su le faire et Nancy qui n’en demandait pas tant a su en profiter. Dommage, vraiment dommage car, côté points aux classement l’opération aurait était belle mais il ne faut surtout pas tomber dans le pessimisme. La JSC a su nous monter à maintes reprises qu’elle savait rebondir après avoir connu ce genre de désillusion. « Comme d’habitude on va se remettre en question et continuer de travailler » a d’ailleurs conclu le coach local. On y croit dur comme fer alors « Allez les Mauves » !
Longtemps devant mais…
Grâce à deux arrêts de son gardien, c’est la JS Cherbourg qui ouvre le score à la 3e minute de jeu mais une défense nancéenne très haute gène quelque peu les locaux qui ont du mal à trouver leurs marques et le résultat ne se fait pas attendre côté tableau d’affichage (1-4 à la 9e). C’était assurément plutôt mal embarqué pour les locaux mais pas pour longtemps car au quart d’heure de jeu la situation était rétablie et tout était à refaire (4-4 à la 15e). Quelques minutes plus tard l’égalité était toujours de mise (7-7 à la 21e) mais les locaux allaient mettre le nez à la fenêtre une minute plus tard et passer devant pour la première fois (8-7). Après un retour de Nancy (9-9 à la 25e) la machine locale allait cette fois mettre le turbo et s’emballer pour creuser l’écart et atteindre le repos avec 3 buts d’avance (13-10).
Dès après les citrons, Nancy tentait le retour (13-11 puis 14-12) mais Cherbourg veillait au grain. Mieux même l’écart allait se creuser (16-12 puis 17-13 à la 40e). Rien n’était pourtant joué, preuve en est ce premier retour à la marque des visiteurs après une perte de balle locale (17-15 à la 41e). Plutôt serins et plutôt que d’accuser le coup, les Mauves resserraient les boulons et se remettaient à l’ouvrage pour creuser à nouveau l’écart. Ils le faisaient tellement bien que cet écart allait atteindre 6 buts (22-16 à la 46e puis 24-18 à la 49e). La suite allait être moins joyeuse pour la JSC et cela allait commencer à ressembler à une sorte de cauchemar avec un premier 0-3 encaissé (24-21 à la 51e). Deux minutes plus tard Cherbourg parvenait pourtant à se redonner un peu d’air (26-22 à la 53e) et puis… Et puis le cauchemar allait se continuer avec un 0-6 encaissé qui permettait de ce fait à Nancy de l’emporter sur la marque de 26-28.
Louis Lefèvre
