
C’est sous les sifflets d’un Chantereyne complètement désabusé que la JS Cherbourg Manche Handball a achevé sa parodie de match face à Nancy (18-30).
Au risque de se faire conspuer, celui qui écrit ces lignes n’ira pas par quatre chemins pour narrer ce qu’il lui a été donné de voir car il est des moments où il faut oser. Ce n’est pas un match de handball de Proligue que les handballeurs cherbourgeois ont livré face à Obrad Ivezic et ses équipiers Nancéens. En cette triste soirée, les Mauves n’ont été que l’ombre d’eux même. Et même pas question de parler d’armée des ombres car une armée, elle, marche en ordre. Mais là c’était plutôt un ordre ô combien dispersé façon désordre. Un set majeur amorphe, un banc guère plus inspiré et un entraîneur incapable d’y apporter remède, cela faisait assurément beaucoup pour une seule soirée. D’autant que les gardiens se sont mis eux aussi au diapason de cette déconfiture.
En cette soirée, c’est un véritable affront qui a été fait au public de Chantereyne. C’est plus qu’une parodie de match qui a été livrée par les cherbourgeois car à défaut de mouiller le maillot, on en serait presque enclin à penser qu’ils l’ont déshonoré. De graves manquements assurément pour des joueurs qui, il ne faut quand même pas l’oublier, sont des salariés du club. Des sportifs qui sont payés pour donner le meilleur d’eux même aux couleurs qui les emploient. Et que l’on ne vienne pas nous dire qu’il y a pour nombre d’entre eux l’incertitude de leur avenir professionnel car ce n’est pas en jouant de cette manière qu’ils vont y apporter une éclaircie. Pas plus d’ailleurs du côté du classement qui se resserre à la matière d’un étau auquel, à ce train-là, il va être difficile d’échapper.
Face à un Nancy au demeurant pas extraordinaire mais qui a eu le mérite d’être efficace et réaliste, il semble bien que les locaux ont touché le fond. En tout cas, mieux vaut l’espérer car cela pourrait permettre d’espérer en des jours meilleurs pour la suite du championnat. En tout état de cause, tous autant qu’ils sont, ceux qui étaient sur le parquet de Chantereyne en cette triste soirée doivent une revanche à un public qui ne demande qu’à vibrer à leurs exploits. Et l’envie d’avoir envie ne suffira pas car c’est le mors aux dents qu’ils seront attendus. C’est bien la moindre des choses pour une équipe qui a le triste privilège d’être devenue l’attaque la moins prolixe de son championnat.
Désespérant !
Avec seulement 2 buts inscrits dans les 10 premières minutes, la réaction attendue des Mauves suite à leurs récentes prestations n’était assurément pas au rendez-vous. D’autant que, pendant ce temps, les Nancéens tout juste débarqués du train ne se posaient pas de questions (2-6). Malgré tout, la réaction locale allait se faire jour avec un 4-0 plein d’espoir qui ramenait les équipes à égalité (6-6 à la 16e). Ce n’était malheureusement que feu de paille et la réponse adverse était même cinglante avec un 0-5 à la clé (6-11 à la 23e). Il est vrai aussi que l’ancien cherbourgeois Obrad Ivezic multipliait les exploits dans sa cage. Mais, cela n’explique pas tout. Il est clair que la suite allait malheureusement donner raison à l’impression qui se dégageait : Cherbourg se liquéfiait complétement en proposant une opposition insipide à un adversaire qui n’en demandait pas tant. Seul Plazza Lara, lorsqu’il était sur le terrain, essayait de donner un peu de volume au jeu cherbourgeois en le prenant à son compte. Forcément, cela ne suffisait pas et le repos était atteint sur une marque humiliante de 10 à 16 en faveur des Nancéens.
La reprise commençait par un festival des gardiens des 2 équipes : 6 arrêts sans aucun but marqué de part et d’autre. Mais, à ce petit jeu, encore une fois, Obrad Ivezic allait se montrer le plus fort puisque ce n’est qu’à la 39e minute, après 7 échecs, que les cherbourgeois allaient enfin retrouver le chemin des filets nancéens. Seulement voilà, pendant ce temps, les visiteurs n’étaient pas restés inactifs (10-20 à la 37e). Est-il besoin de préciser que, dès lors, la messe était dite (13-24 à la 47e). Le premier but de la saison de Morgan Youf Pinsault à la 48e se faisait anecdotique. Quant à l’écart de buts entre les deux formations il allait même se creuser encore un petit peu pour devenir abyssal au coup de sifflet final (18-30). Et cela se terminait même par un superbe kung-fu des visiteurs. Applaudissements pour ce geste et sifflets pour la prestation des locaux c’est ainsi que se terminait cette triste soirée pour le handball local.
Louis Lefèvre
La rencontre en chiffres
0 Et même double zéro pour la prestation des cherbourgeois
1 Comme le 1er but de la saison pour Youf après son retour de blessure
2 Comme seulement 2 buts marqués en 10 minutes par les locaux en début de rencontre
3 Comme les 3 échecs aux pénalties sur Obrad Ivezic
4 Comme le 4-0 passé par la JSC aux nancéens en 6 minutes
5 Comme le 5-0 encaissé par les Mauves tout aussitôt
6 Comme les 6 arrêts des gardiens des 2 équipes en début de seconde période.
7 Comme les 7 échecs consécutifs des Mauves sur le gardien nancéen en 2e période
11 Comme 11e au classement : attention la relégation n’est pas loin
12 Comme les 12 buts d’écart, synonyme de fessée à domicile
19 Comme les 19 arrêts d’Ivezic pour 15 buts encaissés en 52 minutes de jeu